Le programme détaillé des artistes programmés et de leurs projets
La Nuit d'art de Pleine Lune 2012 a eu lieu le samedi 9 juin 2012 au Musée Historique de Villèle. Elle avait une forme repensée, avec 12 projets sélectionnés, dont une performance programmée à 22H, et 3 artistes invités. Cette année à nouveau, en partenariat avec le Musée de Villèle, l'objectif de l'association Cheminement(s) était de valoriser un site d'exception à travers des projets artistiques et vice et versa, tout en proposant de vraies passerelles vers les publics.
La volonté de cette édition 2012 était de mieux accompagner le processus de création plastique et sa mise en espace, ce qui avait amené la commission à être plus sélective et restreindre le nombre de projets. Des workshops ont ainsi pu avoir lieu plusieurs mois avant avec les artistes, pour les accompagner sur le plan artistique, comme sur les aspects techniques.
Nous avons eu le plaisir de présenter des projets d'artistes confirmés tels AnnaF ou Joseph Defaud, déjà familiers des Nuit d'art de Pleine Lune, mais toujours renouvelant leur approche, en produisant un dialogue original avec le site de Villèle. D'autres artistes se sont inscrits dans cette démarche de résonance avec le lieu dans des installations proposant une belle diversité de médiums : de la peinture en grands formats avec Elise Bonnet, une réflexion issue des travaux du land art avec Béatrice Rivière-Neirinckx, une installation mixte et mystique avec Raynald.
Le partenariat mis en place avec l'Ecole Supérieure d'art de la Réunion nous a permis d'accueillir de jeunes artistes, anciens diplômés, qui ont expérimenté un prolongement à leurs démarches d'étudiants en abordant différentes questions et techniques : la participation du spectateur pour Amélie Lauret, la vidéo pour Nicolas Valmont, et la construction sonore pour le duo Fat Fingerz.
Le partenariat avec la DAC OI nous a permis de développer notre projet de résidence en milieu scolaire dont les travaux ont été présentés lors de la Nuit d'art de Pleine Lune. Ainsi Hougo Torgemen et Cedric Da Cunha ont pu être accompagnés dans de nouvelles voies de leurs parcours de plasticiens, expérimentant pour l'un l'installation in situ et pour l'autre la sculpture monumentale.
Toujours sur le plan de l'expérimentation plastique, nous avons proposé une installation d'Alice Michou, dispositif visuel questionnant le rapport à l'e(E)space.
Nous sommes navrés de vous annoncer que les deux artistes malgaches initialement annoncés n'ont pas pu venir, leur participation a malheureusement été annulée.
Une autre vision des jardins de Villèle, une promenade entre atypique et convention, un passage entre technique «civilisatrice» et retour à «l'état sauvage» L'intervention d'AnnaF se situe dans cet intervalle, cerné par la lumière, déterminé par les herbes.
L'artiste «en grève» l'année dernière nous donne à vivre cette année un moment où devant nous se joue une perte, le passage d'un objet du mouvement à l'inertie, la transformation d'un corps animé plein de possibles et d'énergie à l'état d'un corps inanimé.
Comme un décor de théâtre et en écho aux écrans de cinéma, ces toiles monumentales forment un ensemble de représentations, et tentent d'aller au-delà des barrières et des enfermements des images pour révéler leur potentiel.
Terre à terre lunatique met en oeuvre des miroirs mobiles reflétant la lune et le ciel. Les étoiles sont le reflet d'une lumière passé et le musée de Villèle est le reflet de l'histoire. L'installation met en lumière le reflet inversé d'une réalité passée.
C'est un stand de fleurs comme on en trouve sur les bords de route. Mais ces fleurs-là sont gratuites si l'on s'engage à les offrir. Elles sont en papier plié (origami). Sur le papier plié, des articles de presse traitent de la violence à la Réunion. Il s'agit ici d'aller vers l'autre, vers la différence, par l'intermédiaire d'une fleur...
La nature a été asservie par l'homme. Dans le même temps, l'homme s'est asservi lui-même et en a souvent perdu son humanité, comme en témoigne l'histoire de notre île. Cette installation en bambous se veut un cri d'alerte mais aussi un message d'espoir.
Le Voxel Art est fait de cubes, non de carrés. Il est utilisé ici comme un filtre pour envisager le passé historique humain du Musée de Villèle, en érigeant une figure humaine, un buste portant le porche de la maison de maître, tel Atlas portant le poids du monde sur ses épaules.
Expérience sonore et visuelle, le concept «métaloya» de ce duo est axé sur l'oralité du Fonnkèr et l'expérimentation musicale. C'est une performance mettant en scène un métissage entre le maloya et le noise, une «symphonie du bruit ritualisée et empreinte de créolité».
C'est un carnet de voyage, une plongée dans les origines multiples qui ont amené la population réunionnaise à ce qu'elle est aujourd'hui. Ce sont des pages, des liens, des chaînes installés par l'artiste sur un arbre, l'habillant jusqu'à la disparition avec ce à quoi il a donné symboliquement naissance.
Une lettre, un objet, un lieu, ou une personne peuvent être les gardiens de nos souvenirs. Et comme nous côtoyons la plupart du temps des éléments communs, le passé de chacun peut se retrouver dans celui des autres. Les souvenirs sont la signature personnelle d'une identité.
Instant éphémère de la mémoire, l'installation rituelle de ce photographe, nichée à l'intérieur du Musée, est un reflet du temps qui passe, entre la décomposition et la recomposition, le déconstruit et le reconstruit.
C'est un musicien, pas vraiment en situation de concert, mais largement au travail. Ce qui est donné à entendre est le résultat de ce travail in progress pendant la performance, mêlant des sources acoustiques, des moments d'improvisation musicale et un petit arrière-goût de documentaire décalé.
Tel un temple d'Angkor recouvert par la végétation, un mur de pierre est rendu à la nature par le biais d'un dispositif de vidéo projetée. Des branches de lierres sortent des cadres de projection pour doucement ramper sur la pierre.
Des sequins (petits cercles brillants), cousus sur du tissu, un chiromani de Mayotte. Une danseuse, le corps recouvert du chiromani, tourne en rond face à des projecteurs sur une musique dansante, telle une boule à facettes. Une autre façon de tourner en rond.